Regards d’Ailleurs – Regards d’Ailleurs https://www.regardsdailleurs.fr L'exposition photo qui vous emmène en contrée lointaine. Sat, 05 Nov 2016 17:34:00 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.2.3 https://www.regardsdailleurs.fr/wp-content/uploads/2016/10/cropped-rafav-50x50.png Regards d’Ailleurs – Regards d’Ailleurs https://www.regardsdailleurs.fr 32 32 Before The Flood https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/before-the-flood-documentaire/ https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/before-the-flood-documentaire/#respond Sat, 05 Nov 2016 15:26:44 +0000 https://regardsdailleurs.fr/?p=1638 Produit par l’acteur activiste écologique Leonardo DiCaprio, le documentaire Before the Flood (Avant le Déluge) est en accès gratuit sur toutes les plateformes de streaming jusqu’à demain soir, 6 novembre....

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Produit par l’acteur activiste écologique Leonardo DiCaprio, le documentaire Before the Flood (Avant le Déluge) est en accès gratuit sur toutes les plateformes de streaming jusqu’à demain soir, 6 novembre. Diffusé dans 171 pays avec 45 langues disponibles en sous-titres, Before the Flood a pour ambition d’informer à grande échelle sur l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique qui menace notre planète.

Trailer de Before The Flood, le film intégral en fin d’article.

Ce documentaire très pédagogique, réalisé par Fisher Stevens, distribué par National Geographic et porté par les images somptueuses de Yann Arthus Bertrand, suit Leonardo DiCaprio, nommé « Messager de la Paix » par l’ONU, à la rencontre de ceux et celles qui mettent en place des initiatives économiques, politiques, énergétiques et sociales pour un développement durable et respectueux notre Terre.

Un an après les accords signés à Paris de la COP21 et à quelques jours de l’élection américaine (avec pour la première fois un candidat ouvertement climatosceptique), ce documentaire porte un message positif et essentiel : bien que la situation soit critique, Before the Flood nous rappelle à tous que nous pouvons agir pour notre futur.

Pour en savoir plus, National Geographic propose de nombreuses ressources sur le projet, ou regardez le Film en entier directement depuis notre article :

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Les Pépites https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/les-pepites/ https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/les-pepites/#respond Tue, 01 Nov 2016 13:46:07 +0000 https://regardsdailleurs.fr/?p=1556 Il y a environ 20 ans, Christian et Marie-France des Pallières, un couple de Français, s’installe à Phnom Pen au Cambodge pour leur retraite. Ils y découvrent l’effroyable quotidien des...

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Il y a environ 20 ans, Christian et Marie-France des Pallières, un couple de Français, s’installe à Phnom Pen au Cambodge pour leur retraite. Ils y découvrent l’effroyable quotidien des enfants chiffonniers de la décharge à ciel ouvert de la ville.

Brusqué par le sort réservé à ces enfants qui luttent pour survivre, le couple décide de les sortir  de ce véritable enfer, et vend tout ce qu’ils possèdent en France. Ils commencent par leur distribuer un repas par jour, puis par leur construire un abri, puis une école. De fil en aiguille, ils parviennent à sortir des milliers d’enfants de l’enfer, leur offrant gîte, couvert et éducation grâce à leur ONG « Pour un sourire d’enfant ». À  ce jour, ils ont permis à près de 10.000 enfants d’accéder à l’éducation pour qu’ils se construisent un avenir.

Ce couple de humbles héros a filmé les témoignages poignants de ces gamins il y a 15 ans, qu’on retrouve en tant que jeunes adultes dans le documentaire. Le contraste entre les enfants terrifiés en haillon et les jeunes adultes épanouis qu’ils sont devenus est incroyable. Le réalisateur du film a travaillé avec d’anciens élèves du centre de formation aux métiers du cinéma, que le couple a créé au sein de son association. Surnommés « Papy » et « Mamy », ce couple infatigable et admirable recevra la citoyenneté cambodgienne des mains de la reine et obtiendra le prix des Droits de l’homme.

capture-decran-2016-10-31-a-16-20-13“Papy” et “Mamy” entourés de leurs “enfants”.

Les Pépites est un documentaire poignant qui vous redonnera foi en l’humanité, vous donnera envie d’être meilleur, vous fera relativiser vos soucis du quotidien et vous bouleversera.

Foncez-le voir au cinéma, il ne sera bientôt plus à l’affiche !

Bande annonce – Les Pépites

L’histoire de Leakhena

01 - Film-persos-leak

Le parcours de Leakhéna est exceptionnel. Lorsque Christian et Marie-France la rencontrent près du pont sous lequel elle habite avec sa mère qui l’exploite, elle n’a que 9 ans. Ils sont alors tout de suite touchés par son désir de s’en sortir et lui proposent de l’accueillir dans leur école.

Nous sommes en 1996. Animée d’une volonté absolue de communiquer avec eux, elle apprend toute seule le français en quelques mois.

Elle s’investit alors pleinement dans les activités de l’école et s’intéresse très vite aux soins médicaux que Christian apporte aux enfants de la décharge. A 12 ans, elle l’accompagne dans tous ses déplacements pour lui servir d’interprète. En danger à cause de sa mère, toujours prête à la vendre, elle se place sous la protection de Christian. Elle lui demande de l’adopter. Elle s’appelle aujourd’hui « Leakhéna des Pallières ». A 24 ans, elle dirige le service le plus stratégique de l’école : « l’équipe sociale », en charge d’identifier les enfants à scolariser, d’offrir une compensation en riz aux parents, et de régler les conflits familiaux. Des images d’archives montrent Leakhéna lorsqu’elle avait 12 ans, qui suit Christian sur la décharge. 13 ans plus tard, elle est devenue l’un des piliers de l’école.

“J’ai vu un film formidable qui raconte une aventure humaine magnifique !”

Patrice Leconte

“Ce film est un chef d’oeuvre, bouleversant !”

Frédéric Lopez

“Je vous encourage à voir ces héros des temps modernes !”

Nagui

 “Un petit bijou plein d’espoir”

Paris Match

“C’est de l’or ces Pépites”

Le Parisien

“Un vrai film de cinéma”

Les Inrocks

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Les Vézos de Madagascar https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/vezos-madagascar/ https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/vezos-madagascar/#respond Sat, 22 Oct 2016 14:25:23 +0000 https://regardsdailleurs.fr/?p=1344 Nomades des mers, les Vézos de Madagascar sillonnent la côte sud-ouest entre Tuléar et Morombé grâce au Lakana, leur traditionnelle pirogue à balancier. Sacrée, la mer à son Dieu et...

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Nomades des mers, les Vézos de Madagascar sillonnent la côte sud-ouest entre Tuléar et Morombé grâce au Lakana, leur traditionnelle pirogue à balancier. Sacrée, la mer à son Dieu et ses esprits qui contrôlent la nature et le climat. Les enfants ne sont considérés comme Vézo que lorsqu’ils apprennent à pêcher, à pagayer ou à nager. Leur identité est marquée par l’instant présent et les compétences acquises pour la pêche ou la natation plutôt que par le sang, les gènes, ou la couleur de la peau. Tout le monde peut ainsi devenir Vézo, en apprenant à naviguer correctement. Leur ouverture d’esprit et leur accueil de l’étranger et de l’inconnu en font un peuple et une identité ethnique particulièrement inspirante. Attaché à sa liberté, le peuple Vézo est, dit-on, parmi les plus heureux de Madagascar. Néanmoins, les conditions de pauvreté, la modernisation de la pêche et l’appauvrissement des ressources en poisson mettent à rude épreuve leur fragile équilibre.

Les Vézos vivent exclusivement de la pêche ; une pêche artisanale, réalisée à bord de leurs pirogues à balancier près des côtes. Traditionnellement, les principales techniques  de pêche se limitaient à la pêche au harpon, à la traine ou aux filets en fibres de baobab tressé. Mais elles se sont rapidement développées et diversifiées avec la pêche au fusil sous-marin, la palangre ou la pêche à la seine. Populaire, la pêche à lumière de nuit est également fréquente. Au coucher du soleil, l’horizon s’emplit de pirogues en quête de plus gros poissons. Ils ramènent alors des carangues, mérous, grand capitaines ou encore des requins.

tirage photo emerveillement enfance chez les vezos de madagascar

Le Laka, pirogue traditionnelle à balancier, est un outil de travail, un moyen de transport et une maison pour le vézo qui navigue souvent très loin de chez lui, parfois pendant des mois pour trouver des eaux plus riches en poisson. Transmis de génération en génération, sa fabrication nécessite un véritable savoir-faire. Le choix et la récupération de l’arbre dans lequel elle sera réalisée mérite une attention toute particulière et peut prendre plusieurs jours.

Si le laka est si important pour les Vézos, c’est qu’ils mènent un mode de vie semi-nomade. Tout au long de l’année, ils sillonnent la côte pour visiter leur famille disséminée, mais aussi pour trouver des régions où les ressources en poisson sont mieux préservées. Ils remontent alors la côte au nord vers Mazanga, Bello sur mer ou encore Morondava pendant plusieurs mois. Vivant au jour le jour et sans souci du lendemain, ils passent alors la nuit en confectionnant des abris temporaires avec leurs voiles.

Les Vézos dépendent totalement des ressources marines. Avec l’arrivée de certains peuples de l’intérieur sur la côte, la surpêche et surtout le développement des pêcheurs industriels, les fonds marins se dégradent rapidement. En parallèle, le réchauffement climatique joue un rôle important dans ces dégradations. L’érosion provoqué par la montée des eaux, emporte de grandes quantités de sable chaque année, recouvrant ainsi le récif qui abrite et nourrit les poissons.

tirage photo erosion chez les vezos de madagascarMaison d’un Vézo et érosion provoquée par la montée des eaux.

Le poisson est séché avant d’être revendu aux collecteurs si les pêches sont assez fructueuses. Traditionnellement, le commerce des Vézos s’effectuait sous forme de troc avec les peuples voisins tels que les Masikoro, agroforestiers. Cependant, l’augmentation des affaires commerciales a transformé l’économie d’échange en économie de marché. L’accroissement de l’exportation des poissons a  stimulé le développement des collecteurs et compagnies d’exportations.

Avec ces développements, certaines techniques de pêche particulièrement destructrices sont apparues, telles que la pêche à la seine, qui ratisse les fonds marins et les coraux. Depuis les années 2000, la taille des filets est passée de 100 à 1000 mètres et l’apparition d’outils “modernes” tels que les masques et les fusils de chasse sous-marins facilitent la pêche. Les ressources en poisson surexploitées diminuent fortement et ne peuvent plus nourrir tout le monde.

Au-delà des impacts de la modernisation, la surpêche est devenue un enjeu majeur au large des côtes de Madagascar, avec des pêcheurs industriels et commerciaux de plus en plus nombreux, malgré les lois internationales qui l’interdisent. En quête de profit à tout prix, ces industries ne se soucient pas de leur impact sur l’environnement et surexploitent les ressources illégalement sans hésiter à faire appel  à la corruption. Une corruption fréquente non seulement dans le cadre de la gestion des ressources marines mais aussi dramatique pour les aides humanitaires dont les dons n’atteignent souvent que très partiellement leur destination.

tirage photo collecteur chez les vezos de madagascarUn collecteur local revient avec un chargement d’eau sur sa charrette à zébu.

Les femmes prennent essentiellement le relais après la pêche, et s’occupent de vendre le poisson rapporté par les hommes. Reconnaissables aux masques qu’elles portent sur leur visage, elles se protègent la peau du soleil et de l’air marin à l’aide d’une pâte faite à partir de l’écorce de Tamarin frotté avec de l’eau et souhaitent garder une peau la plus blanche possible.

Au lever du soleil, l’une des premières préoccupations est la collecte de l’eau douce nécessaire pour boire, faire la cuisine et se laver. En effet, la région est très sèche et les ressources en eau potable sont rares. Ils doivent quotidiennement chercher l’eau à pied, et creuser dans les dunes pour faire ressortir une eau filtrée par le sable. Une femme peut ainsi faire 3 à 4 allers retours à pied  chaque jour, portant des sauts de 20L.

tirage photo puits ensables chez les vezos de madagascarUne femme rentre d’une collecte d’eau, creusé dans les dunes pour faire ressortir une eau filtrée par le sable.

Lors des grandes marées basses, les femmes se rendent sur les platiers de récif pour pêcher le poulpe et les concombres de mer. Elles s’arment alors de harpons et de lances qui servent à faire sortir le poulpe de son trou. Le poulpe est alors tué d’un coup rapide sur la tête à l’aide d’une massue en bois. Cette technique, très fréquente, est connue comme le glanage. Malheureusement c’est une technique particulièrement destructrice pour les  coraux, écrasés sous les  pieds des pêcheurs. Néanmoins, grâce à certaines ONG, les Vézos prennent aujourd’hui conscience de cette problématique et commencent à mettre en place des zones protégées, des quotas et des saisons de pêche.

tirage photo masque tamarin chez les vezos de madagascarUne femme, portant un masque de tamarin rentre d’une pêche au poulpe.

Les liens familiaux sont extrêmement importants parmi les Vézos et les anciens sont particulièrement respectés. Ces relations sont d’autant plus importantes pour les Vézos qu’ils déterminent l’accès aux ressources marines et aux équipements de pêche. Les membres d’une famille sont donc très soudés mais les familles se soutiennent également entre elles. Un homme qui rentre de la pêche sera toujours accueilli avec enthousiasme par tous et chacun proposera son aide. Ces valeurs humaines et de partage régissent le quotidien des Vézos et permet l’épanouissement social du groupe.

Le Lakana, pirogue traditionnelle à balancier, est un outil de travail, un moyen de transport et une maison pour le vézo qui navigue souvent très loin de chez lui, parfois pendant des mois pour trouver des eaux plus riches en poisson. Transmis de génération en génération, sa fabrication nécessite un véritable savoir-faire. Le choix et la récupération de l’arbre dans lequel elle sera réalisée mérite une attention toute particulière et peut prendre plusieurs jours.

Si le lakana est si important pour les Vézos, c’est qu’ils mènent un mode de vie semi-nomade. Tout au long de l’année, ils sillonnent la côte pour visiter leur famille disséminée, mais aussi pour trouver des régions où les ressources en poisson sont mieux préservées. Ils remontent alors la côte au nord vers Mazanga, Bello sur mer ou encore Morondava pendant plusieurs mois. Vivant au jour le jour et sans souci du lendemain, ils passent alors la nuit en confectionnant des abris temporaires avec leurs voiles.

tirage photo retour de peche chez les vezos de madagascarAu retour d’une pêche, femme et enfants se précipitent pour aider leur père à remonter la pirogue.

Le « nomadisme » des Vézos a néanmoins reculé depuis que les ressources en poisson sont en déclin. Le temps est d’avantage passé dans les villages, qui restent très près de l’eau dans les dunes malgré le vent qui ensable les maisons. Chaque jour, plusieurs heures sont passées à creuser autour des maisons afin qu’elles ne disparaissent pas sous le sable. Ceci témoigne de l’attachement du Vézo pour son environnement. Hommes de la mer, ils ont besoin de la voir et ne supporteraient pas de vivre à l’intérieur des Terres.

tirage photo arbre de vie chez les vezos de madagascarLe village de Ambohitsabo s’étend dans les dunes de sables qui enfouissent chaque année de nombreuses maisons.

Les pêcheurs sont conscients que les pratiques de pêche actuelles doivent changer en supprimant les techniques destructrices en faveur de nouvelles solutions durables. Leur implication dans cette évolution est non seulement cruciale pour la préservation de l’environnement mais aussi pour leur propre avenir s’ils souhaitent conserver leur identité de Vézo et continuer à vivre de pêche.

La mise en place de cultures d’algues, de concombre de mer et de reforestation des mangroves diminue la quantité de poissons pêchés et contribue à la reconstruction de l’écosystème marin. En s‘adonnant à ces nouvelles activités, les pêcheurs s’inscrivent ainsi dans une démarche durable qui leur permet de continuer à vivre de la mer et de nourrir leur famille, tout en respectant l’environnement et en apportant des réponses et actions concrètes aux enjeux majeurs qui nous concernent tous.

Malgré ces préoccupations, la capacité des Vézos à garder le sourire est impressionnante. Conscients et heureux de vivre dans un environnement aux paysages splendides, ils se contentent de peu et même si une journée passe sans qu’un poisson ne soit relevé dans leur pirogue, les Vézos chantent à longueur de journée. C’est de cette manière qu’ils témoignent leur gratitude à la Terre et aux esprits. Une vie dans l’instant présent, au jour le jour.

tirage photo arc en ciel chez les vezos de madagascarLe sourire et la bonne humeur est toujours présent chez les Vézos, quelle que soit la préoccupation du moment.

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Les Hadzabés de Tanzanie https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/hadzabes-tanzanie/ https://www.regardsdailleurs.fr/magazine/hadzabes-tanzanie/#respond Sat, 22 Oct 2016 13:19:08 +0000 https://regardsdailleurs.fr/?p=1322 Au cœur de la vallée du grand rift en Tanzanie, se trouve la Yaeda Valley, le long du lac Eyasi et à l’ombre de cratère Ngorongoro. C’est dans cette région, aussi...

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Au cœur de la vallée du grand rift en Tanzanie, se trouve la Yaeda Valley, le long du lac Eyasi et à l’ombre de cratère Ngorongoro. C’est dans cette région, aussi connue comme le berceau de l’Humanité, que l’on trouve les Hadzabés de Tanzanie, l’un des plus vieux peuples chasseur-cueilleur connus à ce jour. Nul autre peuple n’a vécu aussi longtemps en un même endroit. Lorsque les égyptiens terminaient leurs pyramides, les Hadzabés vivaient déjà sur leurs terres depuis plus de 50 000 ans. Ils ne cultivent aucune terre, n’élèvent aucun bétail, ne suivent ni règles, ni hiérarchie, ni calendrier précis mais maintiennent un précieux équilibre entre l’homme et la nature. Se déplaçant au gré du temps et des migrations du gibier, ils vivent de la chasse à l’aide de flèches empoisonnées. Les Hadzabés refusent toute forme de modernisation et conçoivent le bonheur dans le respect de traditions ancestrales. Ce sont les « derniers premiers hommes » de la région du grand rift et représentent ainsi les derniers vestiges des cultures qui occupaient l’Afrique de l’est avant l’arrivée des peuples pasteurs.

tirage photo chasseur de babouins chez les hadzabe de tanzanieJuma, au retour d’une chasse nocturne, le crane grillé d’un babouin dans un main et la flèche empoisonnée qui l’a tué dans l’autre.

Les coutumes de certains peuples peuvent parfois être déconcertantes. C’est le cas de la chasse au babouin chez les Hadzabés. Des heures durant, dans la nuit noire de la savane, ils traquent les primates jusqu’à trouver l’arbre dans lequel ils se perchent pour passer la nuit en sécurité. Mais lorsque les babouins  perçoivent le danger, ils libèrent une pluie de déjections pour faire fuir les chasseurs. Dans  la pénombre, souillé par les excréments, Juma ne bouge pas. Il écoute les feuilles se froisser sous les mouvements affolés des proies. Il décoche une flèche, un cri sourd retentit. Après quelques instants, nous entendons des  branches céder, emportées par la chute du babouin. Comme  nous nous éloignons sur le chemin du retour, la meute témoigne sa tristesse d’avoir perdu un congénère dans un effrayant concert de cris. C’est la loi de la prédation. De retour au camp, le babouin est immédiatement jeté sur le feu avant d’être dévoré à pleines dents. Juma tient le crâne grillé du babouin dans une main et la flèche empoisonnée qui l’a tué dans l’autre. De retour au camp, le babouin est jeté entier sur le feu avant d’être dévoré à pleines dents. Seuls les os et le sang seront laissés en offrande aux Dieux. Toujours soucieux de préserver leur environnement, les Hadzabés ne prélèvent jamais plus que ce dont ils ont besoin et ne laissent jamais rien derrière eux.

Remarquablement, les Hadza ont jusqu’à présent réussi à conserver leur culture et leur mode de vie primitif  malgré les pressions considérables qui ont détruit la plupart des autres sociétés de chasseurs-cueilleurs dans le monde. Au cours des dernières décennies les Hadza ont perdu près de 90% de leurs terres natales dans la région du Lac Eyasi au profit d’autres groupes ethniques qui s’y sont installés. Aujourd’hui, le peuple Hadza ne dépasse pas les 1.000 individus dont seulement 300 vivent encore de manière traditionnelle.

Au petit matin, lorsque Ishoko le Dieu soleil apparaît, les hommes aiguisent leurs flèches, tendent leurs arcs et ouvrent les yeux en quête de gibier. Pendant ce temps, les femmes partent à la recherche de fruits et de racines. Avant midi tout le monde est de retour au camp. Ils ont le ventre plein et n’auront pas besoin de repartir avant que le soleil ne soit plus bas. Ils profitent alors des heures les plus chaudes pour construire des flèches, se reposer, fumer la pipe et raconter des histoires. Les Hadzabés sont de grands conteurs d’histoires. ils passent de longues heures autour du feu à se rappeler leurs plus belles aventures, tout en préparant le poison de leurs flèches à partir de la rose des déserts.

tirage photo vers de nouveaux horizons chez les hadzabe de tanzanieBubute, chasseur et conteur d’histoires, se met en quête de gibier à l’aide de son arc et des flèches empoisonnées qu’il a confectionné le matin même.

Le cœur des Hadzabés est dans le bush, où ils passent la grande majorité de leur temps à traquer l’animal. Très jeunes, ils s’essaient à la pratique et dès cinq ans ils chassent leurs premiers oiseaux. A dix ans, ils mettent déjà de petits animaux comme  le dik dik sur le feu et contribuent à nourrir la communauté.

Au premier jour de notre arrivée au camp Hadzabé en Tanzanie, Joshua, notre interprète, nous informe que Magandula, 10 ans, à été mordu par un chien enragé deux jours plus tôt. Lorsqu’il il se présente à nous, nous découvrons avec effroi une mauvaise morsure au bras, déjà rongé par l’infection qui semblait évoluer rapidement. Après quelques échanges avec Joshua, nous comprenons que ses parents ne sont pas conscients de la gravité de la situation et que la blessure de Magandula pourrait être mortelle s’il ne reçoit pas rapidement les soins nécessaires. L’hôpital le plus proche était à plus d’une journée de marche et de transport. Les parents n’avaient pas les moyens pour payer le transport et  les injections à l’hôpital. Nous avons été touchés par l’impuissance de cette famille et n’avons pas hésité longtemps avant d’intervenir auprès du père pour qu’il emmène rapidement son fils à l’hôpital, offrant de les aider en  finançant  son traitement. Quelques semaines et dix injections plus tard, Magandula était de retour en pleine forme. Il est devenu notre meilleur ami, compagnon et instructeur de chasse à l’oiseau.

tirage photo chasseur oiseaux chez les hadzabe de tanzanieMagandula, jeune Hadzabé s’exerçant à la chasse aux oiseaux.

D’une importance cruciale, le feu est présent au quotidien chez les Hadzabés et les accompagne dans la plupart de leurs activités. Le feu est si important qu’il n’est jamais éteint. En fin de journée, les braises sont rentrées dans la hutte pour être surveillées de près pendant toute la nuit. Cela permet  de sécher la paille des huttes ainsi que l’arc et les flèches qui sont placés au dessus du feu. Dès les premiers rayons du soleil, les braises sont ressorties pour rallumer un feu. Les hommes commencent alors à travailler et à aiguiser leurs flèches. Le feu est entretenu toute la journée  pour que les femmes puissent préparer le repas ou pour que les hommes puissent  récolter le miel en calmant les abeilles avec la fumée. Si par malheur, le feu vient néanmoins à s’éteindre, un autre est vite allumé en frottant deux types de bois spécifiques.

tirage photo hutte chez les hadzabe de tanzanieL’intérieur d’une hutte Hadzabé, conservée au sec grâce au précieux feu.

Un des plus gros défi des Hadzabés est la collecte d’eau. Dans une région particulièrement sèche, de longues périodes peuvent s’écouler sans que la moindre pluie ne tombe. L’eau est alors récupérée dans des cavités naturelles formées dans la roche.

tirage photo source chez les hadzabe de tanzanieAprès une longue période de sécheresse, les ressources en eau deviennent rares et sont collectées dans des « réservoirs » formés par la roche.

Après avoir repéré l’arbre qui possède les racines tant convoitées, les femmes frappent le sol à l’aide d’un bâton. Selon la sonorité, elles savent si les racines se trouvent en dessous et si elles sont gorges d’eau. Elles creusent alors un trou, parfois très profond, pour les récupérer. Elles se mangent alors crues à la sortie de la terre ou grillées sur un feu. Mâchées pour récupérer l’eau, les fibres sont parfois avalées selon le type de tubercule, pour leur valeur nutritive.

Si les hommes rentrent souvent bredouilles de la chasse, les femmes, elles, n’échouent jamais à la cueillette et reviennent toujours avec des racines à mâcher, des fruits de Baobabs, des baies ou encore des fruits de cactus. Contrairement à d’autres peuples africains dans lesquels les femmes sont soumises aux hommes, les femmes Hadzabé sont considérées comme l’égal de l’homme. Leur cueillette pourrait à elle seule subvenir aux besoins des Hadzabés. Et même si les hommes sont friands de viande et de miel, ils sont conscients que cela ne représente qu’un supplément incertain face à la cueillette.

tirage photo en quete eau chez les hadzabe de tanzanieLes femmes du camp partent en quête de racines. Enfouies dans la terre, elles sont protégées de la sécheresse et des incendies. Selon les périodes de l’année, cet apport d’eau peut être crucial pour le groupe.

Parce qu’ils savent que chaque jour leur apportera de la nourriture, ils n’ont pas besoin de stocker pour les jours suivants et partagent l’ensemble de ce qu’ils ont récolté. Ils ne tuent et ne prélèvent donc que ce dont ils ont besoin au quotidien et ne laissent aucune trace derrière eux. Mais pour s’assurer d’avoir toujours assez, ils sont nomades et se déplacent régulièrement afin de laisser la nature récupérer derrière eux. Quand  ils reviennent, la nature a repris le dessus, les racines et baies ont repoussé, offrant à nouveau une terre saine et riche de ressources.

Les Hadzabés n’utilisent aucun piège. L’arc et la flèche  ne laissent aucun impact durable sur les populations d’animaux. Contrairement aux autres peuples de la région, ils ne coupent pas les arbres pour construire des maisons ou des enclos pour les animaux. Leurs maisons sont des abris temporaires faits de branches et de paille. Lorsqu’ils se déplacent, les abris se décomposent et disparaissent dans la nature. Ils seront reconstruits à leur retour.  Ils ne creusent pas de puits qui drainent les ressources d’eau de cette région si sèche, ils vont boire directement à la source.

tirage photo nomade chez les hadzabe de tanzanieUn Hadzabé s’éloigne d’un groupe pour en rejoindre un autre. Le conflit chez les Hadzabés n’est pas accepté et lorsqu’il se présente, les personnes sources du conflit se séparent tout simplement.

L’harmonie qu’entretien les Hadzabés avec l’environnement leur a  permis de vivre de manière durable pendant plusieurs milliers d’années. Cette harmonie est essentielle pour les Hadzabés qui dépendent entièrement de leur terre. Ils prennent soin d’elle comme elle prend soin d’eux. C’est un principe de réciprocité, comme avec le Tikiriko. Ironiquement, il semblerait que cette philosophie soit aussi à l’origine de l’extrême précarité de leur situation actuelle.

Devant une région conservée parfaitement vierge, les peuples pasteurs se sont progressivement installés. Les terres étant fertiles, cela ne semblait pas poser de problème, jusqu’à l’apparition de sérieux impacts environnementaux. L’agriculture, la déforestation pour la construction de maisons ou d’enclos, le surpâturage par des troupeaux trop importants mais aussi les prélèvements d’eau ont drastiquement et très rapidement dégradé le territoire. Les puits creusés par les peuples pasteurs pour les champs et le bétail drainent l’eau de la région et laissent peu de ressources pour les animaux sauvages. Si les animaux n’ont plus assez à boire et sont amenés à migrer, que deviendront alors les Hadzabés…

tirage photo sedentarisation chez les hadzabe de tanzanieOricho, sur la gauche, n’arrivant plus à nourrir sa famille, n’a d’autre choix que de se sédentariser. Au moment de notre rencontre il était dans sa première année d’agriculture, sans certitude sur la possibilité de récolte compte tenu de la sécheresse dans la région.

Face à la dégradation continue de l’environnement, les Hadzabés n’auront bientôt plus de territoire ou chasser et habiter. Ironiquement, alors même qu’ils ne sont à l’origine d’aucune dégradation environnementale, ils  ont été désignés protecteurs de la forêt dans le cadre d’un programme de compensation des émissions de carbone… Probablement voués à disparaître dans les années à venir après 50 000 ans d’existence, ils emporteront avec eux une richesse culturelle inestimable, un patrimoine humain témoin de nos origines et l’exemple d’un mode de vie paradoxalement visionnaire : une société et une économie parfaitement durables, peut-être parce que dénuées d’ambition, mais malheureusement pas assez fortes pour faire face a l’hégémonie humaine. Devons nous voir dans la situation dramatique de ce peuple, un reflet de notre futur à l’échelle de la planète et de l’espèce humaine ?

Nous n’avons vu chez les Hadzabés que l expression d’ un bonheur intense lorsqu’ils étaient simplement occupés par la chasse et la cueillette, prenant le temps d’apprécier et de partager chaque moment, presque au ralenti et toujours dans l’instant présent. Prendre le temps et savoir partager le présent et l’avenir avec la nature et sa communauté: une vision dépassée du bonheur ?  ou un véritable point de vue , un vrai regard d’ailleurs ?

tirage photo famille hadza chez les hadzabe de tanzanieFamille Hadzabé dans une hutte traditionnelle.

La connexion des Hadzabés avec la nature est si forte qu’ils ne se contentent pas de la respecter ; ils travaillent étroitement avec elle. Leur relation avec l’oiseau Honeyguide est fascinante: c’est l’une des aides mutuelles les plus développées entre un mammifère et un oiseau. L’oiseau, qui porte le nom de Tikiriko, appelle les Hadzabés avec un chant très particulier pour les guider vers le miel et les ruches. En échange, les Hadzabés laissent derrière eux  la cire comme une récompense pour l’oiseau. C’est la symbiose la plus développée connue entre l’homme et l’oiseau.

Pour récolter le miel, les Hadzabés grimpent souvent très haut dans les Baobabs. Ils construisent des marches en plantant des bouts de bois dans les troncs de Baobabs. Le danger évident ne freine pas les Hadzabés, si friands de ce nectar. Ils plongent la main directement dans les ruches pour récupérer le miel et utilisent la fumée d’un bâton brulé pour calmer les abeilles.

tirage photo en quete de miel chez les hadzabe de tanzanieUn homme grimpe au sommet d’un Baobab à l’aide de bâtons pour récupérer le précieux miel.

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Nos tirages des Hadzabés de Tanzanie

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