Cet été, le film de Safy Nebbou Dans les forêts de Sibérie nous emmenait sur les rives gelées du lac Baïkal. Inspiré du livre éponyme de Sylvain Tesson, l’histoire est celle d’un homme qui, pour assouvir un besoin de liberté, part vivre seul loin de l’agitation du monde. Cet homme, c’est Sylvain Tesson lui-même, écrivain et aventurier français.

Son dernier livre, Sur les chemins noirs, est né d’une chute.

En 2014, Sylvain Tesson fait une chute de 8m qui brise son corps, écrase son visage. Immobilisé pendant de longs mois, il fait alors un serment sur son lit d’hôpital : s’il s’en sort, il souhaite traverser la France à pied.

A la fin de l’été 2015, affaibli mais debout, Sylvain Tesson honore cette promesse et se lance seul, à pied, sur les chemins noirs qui sillonnent la France.

Ces chemins sont ceux de la dissimilation : les seuls témoins de leur existence sont de fines lignes sur les cartes de l’Etat-Major. Souvent délaissés, effacés par le travail de l’homme sur le paysage, on peut toutefois en retrouver la trace géographique dans les territoires les plus reculés. Parti du Mercantour, Sylvain Tesson marche pendant 3 mois sur ces sentiers oubliés pour rejoindre le Cotentin, à travers une « diagonale du vide ».

Il parcourt alors ce que le gouvernement appelle les zones « d’hyper ruralité » : éloignées des administrations publiques, des centres hospitaliers, des routes et des réseaux de télécommunication, ces zones « oubliées » peuvent être le tableau d’une grande précarité mais aussi d’un certain enchantement. Les paysages sont restés intacts, plein de mystère et d’étrangeté.

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Mais les chemins noirs ne sont pas seulement ceux qui traversent les forêts et les montagnes : ils sont aussi en nous.

A travers le récit de son voyage, Sylvain Tesson nous offre quelques clés pour nous retirer du monde de temps en temps, pour mener une existence sur des pistes de silence et loin du vacarme urbain. Savoir se cacher pour mieux se retrouver. C’est par le prisme de cette philosophie, que la marche de Sylvain Tesson lui a permis de rééduquer son corps et libérer son esprit. Elle lui a donné l’élan moral pour se reconstruire. Les voyages ont ceci de magique qu’ils nous délivrent du vacarme de notre quotidien, pour que nous puissions retrouver notre silence intérieur.

 «Il m’aura fallu courir le monde et tomber d’un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j’ignorais les replis, d’un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides. La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs. Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.»

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